Mon approche
Qu’est-ce que la psychologie ?
Elle se définit comme une « science ayant pour but de comprendre la structure et le fonctionnement de l’activité mentale et des comportements qui lui sont associés »1. De manière plus concrète, la psychologie étudie comment fonctionne la mémoire, la vision, les émotions… Mais elle cherche également à comprendre comment, en tant que personne, nous interagissons avec les autres (le collectif). Je sais, ça fait beaucoup, alors résumons en images :
Psychologie =
+
Tout cela fait de la psychologie une science diverse et complexe. Comme nous, êtres humains !
Quel est le rapport avec la photo ?
« T’es bien mignonne Machine avec tes petites définitions, mais je ne vois pas vraiment où tu veux en venir ! ». J’y viens, j’y viens.
Ce que je trouve passionnant avec notre cerveau, c’est qu’il est au centre de tout. Imaginez la chose : à chaque instant, il est plongé dans un IMMENSE océan d’information et choisit d’en interpréter seulement certaines d’entre elles. Et oui, il a beau être génial, il a quand-même ses limites, le truc. En comprenant ses forces et ses faiblesses, nous pouvons comprendre un peu plus comment il interprète le monde et par extension, comment nous l’interprétons.
Comme je suis aussi photographe, je vais laisser le monde de côté (pour le moment) et me poser ces questions à un million de dollars : que se passe-t-il dans notre cerveau quand nous regardons une photographie ? Qu’est-ce qui fait qu’on l’aime ou non ?
En pratique
La photographie, c’est un moyen de faire passer un message, une émotion. De ce fait, l’objectif du photographe est de transmettre efficacement son message à son audience.
Grâce à la psychologie, nous pouvons anticiper ce qu’il se passera dans la tête des gens lors de la lecture de l’image et ainsi créer en amont un message clair, plus facile à interpréter.
Alors non, il n’y a rien de magique là-dedans et il n’est pas possible de savoir exactement comment chaque personne va interpréter une photo. Néanmoins, construire une image en se basant sur les mécanismes mentaux et sociaux permet de communiquer plus efficacement.
Pour rendre tout cela un peu plus concret, imaginez-vous arriver en pays étranger, sans parler un seul mot de la langue locale : vous ne comprenez rien de ce que les gens vous racontent et communiquer vos besoins, mêmes basiques, est très difficile. En revanche, plus votre maîtrise de la langue augmente, plus il devient aisé de comprendre et de se faire comprendre. C’est la même chose avec le cerveau, plus on comprend ses mécanismes, plus c’est facile de se faire comprendre !
Faut-il être psy pour être bon.ne photographe ?
Réponse courte : évidemment non. Bien sûr, il n’y a rien de surprenant là-dedans, beaucoup de bons et bonnes photographes ne possèdent pas de connaissances en psychologie.
Cependant, via la pratique, un apprentissage implicite3,4 va se mettre en place et un.e photographe peut sentir “ce qui marche” et “ce qui ne marche pas”. Je suis sûre que vous vous êtes déjà dit au moins une fois “je sais que c’est comme ça qu’il faut faire, mais je ne saurai pas expliquer pourquoi”. C’est exactement le même principe : à force d’être soumis à une situation donnée, le cerveau en extrait certaines règles.
J’anticipe la prochaine question : si un.e photographe peut aussi intérioriser les règles, tu sers à quoi, toi ? Laissez-moi y répondre en deux points :
1. Les connaissances théoriques permettent de prendre des raccourcis par rapport à l’expérience. De plus, les sujets sont explorés de manière active (consciente) et en profondeur (si on le souhaite).
2. Grâce aux sciences du cerveau, on apprend pourquoi et comment, ce qui n’est pas forcément le cas avec l’expérience. Savoir pourquoi et comment une chose fonctionne est un outil puissant qui permet de contrôler ce que l’on fait.
Et comme j’ai envie de me la péter un peu, je vais terminer là-dessus : le savoir, c’est le pouvoir 😎
Bibliographie
[2] Fischer G.N. (1990) Les Domaines de la psychologie sociale. 1990, Paris : Dunod
[4] Patterson, R. E., Pierce, B. J., Bell, H. H., & Klein, G. (2010). Implicit learning, tacit knowledge, expertise development, and naturalistic decision making. Journal of Cognitive Engineering and Decision Making, 4(4), 289-303.
[3] Perruchet, P. (2008). Implicit learning.
[1] Qu’est-ce que la psychologie ? (s. d.). UNIL. https://www.unil.ch/ip/fr/home/menuinst/linstitut/quest-ce-que-la-psychologie.html